Dans la dentisterie actuelle, il est incontestable que la photopolymérisation fait partie de la vie clinique quotidienne de la plupart des spécialités dentaires. Une grande quantité de matériaux dépendent de la photopolymérisation pour agir comme des matériaux de restauration fiables, qu’il s’agisse de résines composites, de sealants, d’adhésifs ou de ciments à base de résine, entre autres. Cependant, comme la performance de tous ces matériaux dépend de leur degré de conversion, c’est-à-dire du pourcentage de monomères isolés se transformant en chaînes polymères interconnectées,  les professionnels se doivent de connaître au moins quelques informations de base sur ce procédé. L’objectif de ce guide clinique est de fournir certaines de ces informations de manière simplifiée et visuelle. Il est recommandé aux lecteurs souhaitant en savoir plus à ce sujet de rechercher d’autres sources de connaissances, telles que des cours spécialisés, des articles et des livres, entre autres. À l’heure où l’on constate une augmentation de l’utilisation des matériaux photoactivés, la maîtrise du procédé de photoactivation est bénéfique pour le clinicien et donc pour les patients.

1. Distances de photopolymérisation. Il est essentiel de se rappeler qu’il y a une dissipation de la lumière lorsque la distance entre la source de lumière (lampe à photopolymériser) et la zone à illuminer (fond de la cavité) augmente. Dans le cas de restaurations antérieures de classe III, de classe IV ou de facettes, cette distance est faible. Cependant, le fond des cavités traditionnelles de classe I se trouvent à une distance moyenne de 4 mm. Pour les restaurations de classe II, cette distance peut facilement atteindre 8 mm ou plus.

2a,b. Taille du faisceau lumineux. Seules les zones correctement illuminées seront correctement polymérisées. Le praticien doit ainsi connaître la zone de couverture de sa lampe à photopolymériser. Les lampes ayant une petite zone de couverture nécessitent des expositions multiples pour que toute la zone à traiter soit correctement illuminée.

 

3. Angle d’illumination Selon l’angle d’inclinaison, les parois perpendiculaires peuvent ne pas être entièrement illuminées. Cela peut également survenir en présence de matrices métalliques, qui peuvent former des zones d’ombre. L’image ci-dessus illustre ce problème. Veillez à correctement orienter et STABILISER l’appareil, de manière à ce que toutes les zones et toutes les parois soient correctement illuminées. VEILLEZ À TOUJOURS PORTER DES LUNETTES DE PROTECTION LORS DE LA PHOTOPOLYMÉRISATION. Protégez vos yeux !

 

3. Densité de puissance et collimation. En plus de simplement produire une quantité suffisante de lumière, une bonne lampe à photopolymériser doit être capable d’émettre cette lumière à certaines distances, en particulier celles qui sont cliniquement pertinentes. L’image ci-dessus montre trois appareils avec des densités de puissance similaires, mais avec des collimations différentes. L’appareil de gauche est le plus efficace pour collimater la lumière, tandis que celui de droite est le moins efficace.

 

4. Différentes longueurs d’onde (Polywave). Il est connu que certains composites peuvent contenir plus d’un type de photo-initiateur. Bien que cette situation soit moins importante pour les restaurations « en-masse » ou dans le cas de scellement de pièces prothétiques plus épaisses, certains matériaux contiennent des photo-initiateurs nécessitant de la lumière ultraviolette en plus de la lumière bleue. Dans de tels cas, la conversion des monomères en polymères n’est augmentée que lorsque les matériaux reçoivent les longueurs d’onde qui les sensibilisent correctement.

 

6 A,B,C. L’homogénéité du faisceau lumineux dans toute la zone d’illumination de la pointe est souhaitable. Un appareil dont la puissance lumineuse est concentrée uniquement au centre de la zone illuminée jusqu’aux bords générera des restaurations à durcissement inégal. Ceci est encore plus important dans le cas d’appareils à ondes multiples. Cette séquence d’images illustre comment les différentes longueurs d’onde se chevauchent lorsque la pointe de l’appareil se trouve à une distance cliniquement pertinente, à environ 2 cm de la paroi.

 

                         Lentille de lumière noire (Ultradent)

6A,B. Dans certains appareils à ondes multiples, la lumière ultraviolette émise peut être isolée de la lumière bleue à l’aide de filtres. La lumière ultraviolette peut être une aide au diagnostic dans les cas où il est important de localiser la présence de matériaux fluorescents.

 


Lentille verte Translume™ (Ultradent)


Lentille orange Translume™ (Ultradent)

7A,B,C,D,E. Comme pour le point précédent, des pointes colorées peuvent aider dans les cas de transillumination diagnostique. Les différentes longueurs d’onde interagissent différemment avec les dents, aidant à diagnostiquer la présence et la profondeur de différents types de lésions. Dans cette séquence d’images, des fissures et des taches profondes sont visibles, ce qui a guidé l’utilisation de facettes en résine préfabriquées pour la résolution de ce cas clinique.

 

Article du Dr.Rafael Beolchi

 

  • Chirurgien dentistee (DDS) Faculté de dentisterie de l'Université de São Paulo - São Paulo, SP - BRÉSIL (2000)
  • Cabinet privé à Indaiatuba, São Paulo-Brésil particulièrement centrée sur la réhabilitation buccale, les soins de restauration simples et complexes et la dentisterie esthétique ;
  • Master en biomatériaux (technologie nucléaire) auprès de l'IPEN-USP ;
  • Professeur coordinateur du cours de dentisterie esthétique à l'antenne d'Atibaia de l'APCD, mettant l’accent sur les restaurations esthétiques antérieures et postérieures avec de la résine composite ;
  • Professeur invité du cours de spécialisation en esthétique dentaire dispensé par l'Universidad de la Frontera Santiago, Chili ;
  • Orateur lors de congrès nationaux et internationaux en Amérique, en Europe et en Asie, totalisant plus de 40 pays, et invité dans des sociétés dentaires ;
  • Consultant scientifique pour des entreprises de produits dentaires.